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Post-partum et santé mentale

sante mentale post-partum

Vous venez de donner naissance à un petit être incroyable, et autour de vous, tout le monde ne parle que de bonheur, de magie, de « plus beau jour de votre vie ». Et pourtant, vous ne ressentez pas tout à fait ça. Ou pas tout le temps. Peut-être même que vous avez du mal à ressentir quoi que ce soit.

 

Et si on vous disait que c’est plus courant que vous ne le pensez ? Que derrière les sourires Instagram, les pyjamas assortis et les bébés paisibles qui dorment 12 heures d’affilée (Spoiler : c’est extrêmement rare, surtout au début !), il y a beaucoup de mamans comme vous qui galèrent. Qui doutent. Qui pleurent parfois sans raison.

 

Mais voilà, on n’en parle pas. Parce que dans notre société, on attend souvent des jeunes mamans qu’elles soient tout de suite comblées. Pas le droit d’être triste, épuisée, en colère ou paumée. Et quand on ressent tout ça à la fois… on a peur d’être jugée. D’être vue comme une mauvaise mère. De décevoir.

 

Ce billet, c’est une bulle de douceur et de vérité. Un espace sans filtre où on va parler franchement de santé mentale post-partum. Sans honte, sans pression, et surtout sans tabou.

 

Que vous soyez en plein baby blues, que vous vous demandiez si ce que vous ressentez est « normal », ou que vous ayez simplement besoin de poser un instant votre charge mentale… bienvenue. On est entre nous.

🧩 1. Pourquoi on ne parle pas assez de la santé mentale de jeunes mamans ?

 

Franchement, combien de fois avez-vous entendu une maman dire ouvertement : « Je me sens dépassée, triste, et je n’arrive pas à profiter de mon bébé » ? Quasiment jamais, n’est-ce pas ? Et pourtant, ce sentiment est bien plus courant qu’on ne le pense. Alors pourquoi ce silence ?

 

💬 La pression d’être “parfaite

 

Dès la grossesse, on vous inonde de conseils, de recommandations, de récits merveilleux. Et une fois bébé là, on vous attend au tournant. On vous félicite, on vous demande si « tout se passe bien », mais rarement si vous, vous allez bien. Alors on sourit, on dit que oui, parce qu’on pense que c’est ce qu’il faut dire.

 

Il y a une espèce d’injonction au bonheur maternel : on vous répète que ce sont des moments précieux, qu’ils passent vite, qu’il faut en profiter. Résultat : quand ce n’est pas le cas, vous culpabilisez.

 

📱 Les réseaux sociaux et la comparaison constante

 

Les réseaux ne nous aident pas, soyons honnêtes. On y voit des mamans épanouies, des intérieurs immaculés, des bébés calmes. Mais ce que vous ne voyez pas, c’est le chaos hors cadre, les larmes à 3h du matin, la fatigue qui s’accumule. Ces images créent une fausse norme. Et vous ? Vous pensez être la seule à ne pas y arriver.

 

🤐 Les tabous transmis de génération en génération

 

Nos mères, nos grands-mères, n’en parlaient pas de la santé mentale. Par pudeur, par culture, parce qu’il fallait “faire avec”. Mais les temps changent. Aujourd’hui, vous avez le droit de dire que vous n’allez pas bien. Ce n’est pas une faiblesse, ce n’est pas un échec, c’est humain. Et surtout, c’est temporaire si on ose en parler et chercher du soutien.

 

 

🌧️ 2. Ce que vous ressentez sur le plan de la santé mentale est normal (et fréquent !)

 

Si vous avez l’impression d’être « à côté de la plaque » depuis la naissance de votre bébé, sachez ceci : vous êtes loin d’être seule. Ce que vous ressentez n’est pas bizarre, exagéré ou injustifié. C’est même… assez courant.

 

💡 Baby blues ou dépression post-partum ?

 

Il y a d’abord ce qu’on appelle le baby blues. Environ 70 à 80 % des femmes en font l’expérience dans les jours qui suivent l’accouchement. Ça peut se traduire par :

  • Des sauts d’humeur

  • Des pleurs inexpliqués

  • Une irritabilité soudaine

  • Un sentiment de vulnérabilité ou d’inquiétude

 

Bonne nouvelle : ce phénomène est temporaire. Il dure généralement quelques jours, parfois une semaine. Il est lié à la chute hormonale post-accouchement, au stress, à la fatigue… bref, à tout ce que vous vivez de manière intense.

 

Mais si ces symptômes persistent au-delà de deux semaines, s’intensifient ou deviennent envahissants, il se peut que vous soyez confrontée à une dépression post-partum.

 

🧠 Des émotions complexes et parfois contradictoires dominent peut être votre santé mentale

 

Vous aimez votre bébé, mais vous n’avez pas toujours envie d’être avec lui. Vous êtes heureuse qu’il soit là, mais parfois, vous regrettez votre vie d’avant. Vous avez tout pour être comblée, mais vous vous sentez vide.

 

➡️ Toutes ces émotions sont valables. Vous avez le droit de les ressentir, même si elles ne « rentrent pas dans la case » de ce qu’on attend d’une jeune maman.

 

💬 La santé mentale, elles en parlent aussi…

 

“Je pensais que ce serait instinctif, que l’amour serait immédiat. Mais en fait, j’étais en mode survie, et je ne ressentais rien. J’ai mis des semaines avant de vraiment me sentir connectée à mon bébé.”
— Julie, 29 ans, Etterbeek

 

“Je n’arrivais pas à dormir même quand mon bébé dormait. Mon cerveau tournait en boucle. Je me sentais comme étrangère à ma propre vie.”
— Samira, 33 ans, Schaerbeek

 

 

🚩 3. Les signes à ne pas ignorer sur le plan de la santé mentale

 

On a parfois tendance à minimiser ce qu’on ressent : « C’est la fatigue », « C’est normal avec un bébé », « Ça va passer ». Mais il y a des signes qu’il ne faut pas balayer du revers de la main. Surtout si ces ressentis deviennent quotidiens, lourds à porter, ou qu’ils affectent votre lien avec votre bébé ou votre entourage.

 

Voici quelques signaux d’alerte à prendre au sérieux :

 

⚠️ Les symptômes émotionnels

 

  • Une tristesse persistante, même sans raison apparente

  • Des pleurs fréquents, parfois incontrôlables

  • Une irritabilité inhabituelle, voire de la colère

  • Une anxiété intense ou constante (parfois avec des pensées obsédantes)

  • Un sentiment de vide ou de détachement émotionnel

 

⚠️ Les symptômes physiques et comportementaux

 

  • Difficultés à dormir (même quand bébé dort)

  • Perte ou prise d’appétit marquée

  • Fatigue extrême, qui ne s’améliore pas avec le repos

  • Difficulté à se lever, se laver, ou accomplir des tâches simples du quotidien

  • Désintérêt pour les choses que vous aimiez auparavant

 

⚠️ Pensées préoccupantes

 

  • Pensées de se faire du mal ou de faire du mal à son bébé (même passagères)

  • Sentiment d’être une mère « nulle » ou « incapable »

  • Impression que votre bébé serait mieux sans vous

 

➡️ Si vous vous reconnaissez dans un ou plusieurs de ces signes, vous n’avez pas à gérer ça seule. Ce n’est pas de votre faute. Ce n’est pas une question de volonté ou de caractère. Ce sont des symptômes réels, et il existe des solutions.

Même si vous n’êtes pas sûre de ce que vous vivez, parler à quelqu’un peut faire toute la différence.

🤝 4. Le rôle du partenaire et de l’entourage

 

Même si la santé mentale post-partum est une expérience personnelle, elle ne se vit pas (et ne doit pas se vivre) en solitaire. Le rôle de votre entourage est fondamental, que ce soit votre partenaire, vos proches, vos amis ou même vos collègues.

 

🧍‍♀️ Le partenaire : un pilier quand il est à l’écoute

 

Votre compagnon ou compagne peut jouer un rôle-clé dans votre équilibre, mais… encore faut-il qu’il ou elle comprenne ce que vous traversez. Parfois, il suffit de dire :

« Je ne vais pas bien, et j’ai besoin que tu m’écoutes sans me juger. »

 

Quelques manières dont votre partenaire peut vous soutenir sur le plan de la santé mentale :

  • Vous laisser verbaliser vos émotions sans chercher à “trouver une solution

  • Prendre le relais avec bébé (même si ce n’est pas « parfait »)

  • Être attentif·ve à vos changements d’humeur ou de comportement

  • Vous encourager à consulter ou à chercher de l’aide, sans pression

 

💡 Petit conseil : Montrez-lui cet article. Parfois, les mots viennent plus facilement par écrit que dans une discussion directe.

 

🧑‍🤝‍🧑 Les amis et la famille : une aide précieuse, si elle est bien utilisée

 

On pense souvent qu’on doit tout gérer seule. Mais non. Si vos proches vous disent « Si tu as besoin, je suis là », osez dire OUI.

  • Une amie peut venir garder bébé pendant que vous dormez une heure.

  • Votre sœur peut faire les courses ou cuisiner pour vous.

  • Un collègue peut prendre le relais sur un projet si vous êtes dépassée.


Et surtout, vous n’avez pas besoin d’entrer dans les détails de votre santé mentale. Dire simplement : « C’est un peu dur en ce moment, je me sens fragile », c’est déjà suffisant pour ouvrir la porte.

 

 

🩺 5. Parler à un·e professionnel·le : par où commencer ?

 

Dire à son entourage qu’on ne va pas bien, c’est une première étape. Mais parfois, cela ne suffit pas. Et c’est là que l’aide d’un·e professionnel·le peut vraiment faire la différence. Non, consulter un·e psy ou une sage-femme spécialisée ne veut pas dire que vous êtes « folle ». Ça veut juste dire que vous prenez soin de vous.

 

👩‍⚕️ À qui pouvez-vous parler en premier ?

 

  • Votre médecin généraliste : Il ou elle peut faire un premier point sur votre état, vous écouter, et vous orienter vers un·e spécialiste. Vous n’avez pas besoin d’avoir le bon vocabulaire. Juste dire : « Je ne me sens pas bien depuis la naissance, je suis dépassée, fatiguée émotionnellement » suffit.

  • Votre sage-femme : Beaucoup de sages-femmes à Bruxelles sont formées à l’accompagnement post-partum, y compris émotionnel. Certaines font même des visites à domicile.

  • Un·e psychologue : Il n’est pas nécessaire d’attendre que la situation « dégénère » pour consulter. En fait, chercher de l’aide tôt peut même empêcher une aggravation. Vous pouvez aussi faire une ou deux séances, simplement pour mettre des mots sur ce que vous vivez. Sur le plan de la santé mentale, cela peut vraiment faire une différence.

  • Les plannings familiaux : Ces centres proposent des consultations psychologiques à petit prix, souvent accessibles sans longue attente.

 

📍 Bruxelles : une ville avec des ressources, encore faut-il les connaître

 

Il existe de nombreuses structures où vous pouvez être écoutée avec bienveillance :

 

  • Consultations psychologiques en maisons médicales. Pour trouver une maison médicale proposant ce service près de chez vous, vous pouvez consulter des plateformes comme Born in Brussels ou PsyBru.

  • Thérapeutes spécialisés en périnatalité

  • Groupes de parole (on en parlera dans le point suivant)

  • Services en plusieurs langues (utile pour les mamans expats !)

  • Vous trouverez également des informations utiles sur le soutien psychosocial sur le site de Social.brussels.

 

🧡 Vous n’avez pas à aller mal “assez fort” pour demander de l’aide

L’un des plus grands pièges, c’est de penser : « D’autres ont pire, je devrais m’estimer heureuse ». Ce genre de pensée bloque souvent l’accès au soutien. En réalité :

 

  • Il n’existe pas d’échelle officielle de souffrance en matière de santé mentale.

  • Vos émotions sont légitimes, même si elles ne semblent pas “graves

  • Le fait de les reconnaître et de chercher du soutien est un acte de force, pas de faiblesse

 

 

🗺️ 6. Ressources locales à Bruxelles

 

La bonne nouvelle, c’est que Bruxelles regorge d’associations, de professionnels et de structures dédiés à l’accompagnement des jeunes mamans. L’enjeu, c’est de savoir où chercher, qui contacter… et oser faire le premier pas.

 

🧑‍⚕️ Centres de planning familial

 

Ces centres offrent souvent :

 

  • Des consultations psychologiques à bas prix (parfois gratuites selon votre situation)

  • Un accompagnement post-partum (par des sages-femmes, psychologues, assistants sociaux)

  • Une écoute bienveillante et sans jugement

 

Exemples :

 

  • Centre de Planning Familial des Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS)

  • Planning familial Aimer à Anderlecht

  • La Famille Heureuse à Saint-Gilles


📌 Astuce : rendez-vous sur loveattitude.be pour trouver le planning familial le plus proche de chez vous.

 

🏥 Maisons médicales

 

Certaines proposent :

 

  • Des psychologues intégrés à l’équipe

  • Des consultations postnatales avec approche globale

  • Un suivi social pour les mamans en situation précaire

 

➡️ Vérifiez si votre quartier est couvert via www.maisonmedicale.org

 

🤱 Sages-femmes indépendantes spécialisées en post-partum

 

Plusieurs sages-femmes proposent des consultations à domicile, parfois remboursées en partie par la mutuelle. Elles peuvent :

 

  • Surveiller votre santé physique et mentale

  • Vous aider dans la mise en place de l’allaitement (ou l’arrêt sans culpabilité)

  • Être une oreille attentive, habituée à entendre toutes les réalités

 

💡 Vous pouvez en trouver via le site www.sage-femme.be

 

💬 Groupes de parole et cercles de mamans

 

Des associations organisent régulièrement des rencontres où vous pouvez parler librement, sans pression ni jugement :

 

 

Ces moments sont précieux pour sortir de l’isolement et faire du bien à votre santé mentale… en réalisant qu’on est loin d’être seule.

Si vous êtes en train de lire ces lignes avec les larmes aux yeux, ou juste avec un petit soupir de soulagement en vous disant « enfin quelqu’un qui comprend », alors sachez une chose : vous n’êtes pas seule.

 

Vous avez le droit d’avoir du mal, de ne pas tout gérer, de craquer parfois. Et surtout, vous avez le droit de parler de votre santé mentale — sans honte.

 

Chercher du soutien, c’est une preuve de force, pas de faiblesse. Prendre soin de votre santé mentale, c’est aussi prendre soin de votre famille. Vous le méritez.

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