Saviez-vous que… ?
Il y a deux ans, lorsque mon petit Felix était encore nourrisson, j’ai voulu exprimer par écrit mon ressenti quant à la difficulté d’être maman et indépendante. Comme je ne voulais pas écrire dans le vide, j’ai fait quelques recherches.
Maintenant que les souvenirs remontent, je me rends compte que ce n’était vraiment pas évident. Bien sûr, vous savez à quoi vous vous en tenir lorsque vous choisissez une profession spécifique, mais quand même. Ce n’est pas moins douloureux lorsque vous déposez votre petit bout de 8 semaines chez une gardienne.
Avez-vous déjà demandé votre allocation de naissance ? Vous avez droit à une allocation de naissance de 1 122 € pour votre premier enfant et de 510 € à partir du deuxième.
Quelques faits
Maman indépendante | Maman salariée |
Le repos de maternité pour les mamans indépendantes s’élève à 12 semaines maximum (ou 13 semaines pour les naissances multiples). | Le repos de maternité des travailleuses dure quinze semaines. |
L’ allocation de congé de maternité s’élève à 449,32 € par semaine, dont il faut déduire 11,11 % de précompte professionnel. | Pendant les trente premiers jours, l’allocation du congé de maternité s’élève à 82 % du salaire brut (pas de plafond applicable) et à 75 % du salaire brut plafonné à partir du 31e jour. |
Pas de congé d’allaitement. | Congé d’allaitement sous certaines conditions. |
Pas de congé parental. | Congé parental sous certaines conditions. |
Le congé de circonstance pour les enfants malades n’existe pas. | Congés de circonstances : quelques jours par an et sous certaines conditions. Le congé pour un enfant hospitalisé est de 12 à 24 mois. |
Écartement du travail en raison des risques pour la santé de la mère et de l’enfant : impossible. | Si la situation professionnelle comporte des risques pour la santé de la mère et de l’enfant, le médecin du travail peut décider que vous ne pouvez plus travailler dans ces conditions. L’employeur doit examiner la possibilité de vous octroyer un emploi alternatif, sans risques pour la santé. Dans le cas contraire, le travail devra être totalement arrêté. |
Après la naissance ou l’adoption d’un enfant, une mère indépendante à titre principal a droit à 105 titres service à titre d’aide à la maternité. | Pas de réception de titres-services. |
Depuis le 1er juillet 2014, le système a été réformé en profondeur et il y a eu assimilation : les allocations familiales sont identiques pour les enfants d’indépendants ou de salariés. L’enfant d’un indépendant n’a plus « moins de valeur » que celui d’un salarié. | Depuis le 1er juillet 2014, le système a été réformé en profondeur et il y a eu assimilation : les allocations familiales sont identiques pour les enfants d’indépendants ou de salariés. L’enfant d’un travailleur n’a pas « plus de valeur » que celui d’un indépendant |
Plus c’est rapide, mieux c’est
Dans mon cas, cela a commencé dès le premier jour de ma grossesse : en tant que médecin, je suis quotidiennement en contact avec toutes sortes de fluides corporels, pour le dire joliment. Je ne suis pas immunisée contre le cytomégalovirus et j’ai donc dû faire très attention, principalement lors de l’examen de petits enfants.
J’ai travaillé neuf mois complets (moins 1 semaine) et cela n’a été possible que grâce à l’aide précieuse de mes collègues du cabinet médical de groupe qui m’ont soulagée les dernières semaines pour les visites à domicile. Avec 20 kg sur le ventre et une mallette au moins aussi lourde à la main, je n’arrivais vraiment plus à monter et descendre facilement de la voiture, ni à monter et descendre les escaliers d’immeubles à appartements…
Lorsque j’ai décidé de rester à la maison une semaine avant la date prévue, j’étais impatiente que le bébé arrive. Plus il arrivait tard, moins de temps je passerais avec lui à la maison. Il était prévu que je recommence à travailler le 1er septembre sans faute. L’agenda du cabinet avait été planifié en ce sens et cela se passerait donc ainsi.
10 semaines : chez la gardienne
10 semaines après sa naissance et après deux semaines sans toucher de revenus en tant que maman indépendante (la vie d’amour et d’eau fraîche est divine, mais malheureusement pas tenable à long terme ; il faut bien nourrir le petit bonhomme, n’est-ce pas ?), j’ai donc déposé mon petit loup chez la gardienne. Ce moment correspondait juste à un pic de croissance et à la transition de l’allaitement au lait en poudre. Un peu du genre « a recipe for disaster ».
C’est ainsi que les nuits ont été soudainement interrompues plus souvent et que notre petit bonhomme était manifestement plus malheureux. Par rapport à la peur de la séparation, 10 semaines sont encore beaucoup trop tôt car, comme nous le savons toutes et comme la littérature scientifique le confirme, même les nouveau-nés ont une nette préférence pour leur maman.
Ils préfèrent notre voix (même si on chante comme une casserole) et notre odeur à celle de n’importe quelle autre personne. Même si une personne étrangère les console et prend soin d’eux, avec la meilleure volonté du monde et la plus grande attention, nos petits se rendent compte que ce n’est pas pareil. Ce n’est pas la même chose que quand c’est maman qui le fait et ils n’aiment pas ça…
Encore plus de câlins et de baisers
Je me demande parfois si je ne risque pas de transformer mon petit loup en un adulte socialement dérangé. Après mes heures de travail, j’essaie de rattraper le temps perdu deux fois plus, à coup de câlins et de petits bisous (on n’en a jamais assez, n’est-ce pas ?).
Cette année, je suis devenue maman pour la deuxième fois. C’est le bon moment pour « faire un enfant » car, depuis 2017, l’assurance sociale soutient un peu plus et un peu mieux les mamans indépendantes. J’ai même pu bénéficier d’un repos de maternité rémunéré de 12 semaines pour notre petit George ! Il était donc déjà un peu plus costaud lorsqu’il a commencé chez la (fantastique) gardienne et cela a vraiment facilité cette transition. J’ignore si c’était lié à lui ou si c’est parce que je suis restée quelques semaines de plus à ses côtés.
Aujourd’hui, ces messieurs ont respectivement 2,5 ans et six mois. Ils sont plus qu’habitués à leur super gardienne et en ont une deuxième à la maison. Maintenant que nous avons enfin trouvé nos marques avec elle, la prochaine étape – l’école maternelle – se profile à l’horizon. L’organisation des mercredis après-midi, l’école qui se termine toujours trop tôt, les milliers de semaines de congé par an et les journées pédagogiques… Tout repose sur la collaboration avec les grands-parents qui sont eux-mêmes dans l’enseignement et rien ne serait possible sans l’aide d’un Méga Conjoint.
Étant donné que c’est l’employé dans le couple et donc celui qui a des horaires réguliers, il se charge de la plupart des trajets du matin chez la gardienne. Il prend son congé parental en 4/5 tous les vendredis à 14h55 (I kid you not, c’est vraiment l’heure à laquelle l’école se termine) pour être présent à la sortie.
C’est vrai que j’ai énormément de chance d’être très entourée, mais mon cœur de maman risquerait fort de se briser si je devais confier l’un de nos bambins gravement malade à quelqu’un d’autre. Je sais déjà que mon cœur va crier : « Je veux rester avec mon enfant malade ! ». Toutefois, mon bon sens/ma culpabilité prendrait probablement le dessus pour conclure : « la moitié de Gand est malade, fais ton travail et aide tes collègues ! ». Je préfère ne pas encore y penser…
Avec cœur et âme
Quoi qu’il en soit, j’adore mon travail et c’est une bonne chose. Si ce n’était pas le cas, ses inconvénients pourraient rapidement l’emporter sur ses avantages !
À toutes les jeunes filles qui n’ont pas encore défini de parcours de carrière et qui pensent avoir des enfants : réfléchissez-y quand même. En effet, vous ne recevez pas les informations relatives au statut de maman et d’indépendante au moment de choisir son orientation d’études…